20/5/2013
A la lumière de la situation actuelle, il apparait que deux menaces importantes hypothèquent notre avenir. La première consiste à négliger le travail et la production et la seconde porte sur le non respect des lois et des institutions nationales.
L’idée même de la valeur du travail a disparu depuis la Révolution du 25 janvier. Prétextant que la révolution continue, bon nombre de citoyens ont renoncé à travailler pour protester et manifester; certains ont même incité à l’émeute et ont détruit leur lieu de travail.
Comme chacun le sait, si la production décline, les dettes augmentent. D’où l’augmentation des prix des achats quotidiens et par la même l’accroissement du taux d’inflation. Nous nous trouvons maintenant pris dans un cercle vicieux où gagner assez pour vivre devient de plus en plus difficile chaque jour.
Le problème ne se pose pas seulement au niveau des citoyens ordinaires en termes de diligence au travail mais aussi au niveau du gouvernement qui, dans une certaine mesure, a tendance actuellement à être inactif pour se concentrer au contraire sur la politique. Néanmoins, nous pourrions être optimistes avec les projets liés au Canal de Suez, surtout après que le premier ministre ait confirmé qu’il prendrait en considération l’importance de la sécurité nationale dans la planification de ces projets et dans le choix des futurs partenaires.
Il est urgent d’envisager de mettre en œuvre ou de continuer de nouveaux grands projets de développement nationaux. Je n’ai jamais compris comment les projets d’envergure comme ceux de Toschka et du Canal Salam initiés pendant le gouvernement de Ganzouri fin 1990 ont pu être stoppés. J’ai été témoin de leurs débuts et fait réaliser des études les concernant par notre « Association de l’information économique Europe-Egypte ». Ils ont nécessité de grands efforts et des investissements considérables.
Après l’achèvement de la première phase du projet de Toschka, l’Egypte n’a pas poursuivi la seconde phase qui aurait fourni un retour sur investissement par des millions d’hectares de terres agricoles. Et le projet du Canal Salam, supposé amener l’eau du Nil vers le Nord Sinaï, a été interrompu après n’avoir creusé que trente kilomètres. L’arrêt de ces projets vient de la nomination d’un nouveau gouvernement qui a adopté des politiques de rétorsion à l’encontre de Ganzouri.
En ce qui concerne la seconde menace pour l’avenir de notre pays, à savoir la contestation des lois et des institutions nationales, je veux souligner que la loi et l’indépendance du système judiciaire, sont deux aspects d‘une même question. Le conflit entre l’exécutif et le judiciaire doit prendre fin. Soyons objectif et espérons que la prochaine conférence sur la justice sera couronnée de succès. Le Président Morsi a montré sa volonté de négocier en acceptant que cette conférence ait lieu au siège de la Haute cour et non pas au Palais présidentiel. Morsi a également donné son accord de principe, en raison des objections faites par le Conseil d’Etat, de retirer le projet de loi sur le judiciaire visant à abaisser l’âge de la retraite des juges de 70 à 60 ans.
Ce qu’il y a d’important dans l’application de la loi, ce sont les institutions d’état qui protègent la sécurité des citoyens en soutenant la police qui doit être constamment en disponibilité et avoir reçu une formation appropriée pour faire face de manière proactive à des situations exceptionnelles. Je fais là référence en particulier aux attaques criminelles contre le cortège funèbre à la Cathédrale d’Abbassiya le dimanche 7 avril qui auraient pu être évitées si des mesures proactives avaient été prises pour protéger l’enterrement des victimes des affrontements interconfessionnels survenus le samedi 6 dans le Gouvernorat de Qalioubiya.
En plus de soutenir la police, nous devons aussi respecter l’armée et ne pas s’attendre à ce qu’elle intervienne dans nos problèmes intérieurs. Nous n’avons pas à nous lancer dans des discussions hypothétiques sur le rôle de l’armée, dans la mesure où elle interviendra bien sur en cas où des affrontements sérieux menaçaient notre sécurité nationale. Et nous n’avons pas à remettre en cause l’importance du Service de la sécurité intérieure de l’Egypte dans la mesure où il fournit aux décideurs l’information dont ils ont besoin pour agir.
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