17/3/2013
J’ai poussé un soupir de soulagement en apprenant que nos forces armées mettaient fin aux tunnels de contrebande du Sinaï entre Gaza et l’Egypte. En deux jours, elles ont détruit 20 tunnels avec de l’équipement lourd tout en attaquant les criminels qui essayaient d’empêcher la démolition.
Il est certain que l’action des forces armées a été menée en coordination avec le service de renseignement militaire. Ce service qui a la confiance des gens du Sinaï est la seule autorité qualifiée pour collecter et agir selon les informations recueillies sur les groupes terroristes.
Après avoir trouvé la preuve de plans pour attaquer les forces de sécurité qui ont pris les terroristes dans un étau, les commandos ont arrêté le groupe et mis fin à leur complot.
Avec la poursuite des opérations pour sauver notre nation en terre de Sinaï, je rends hommage à notre armée qui a gagné la bataille pour la dignité, le 10 de Ramadan, donnant au Président Anouar El Sadate le poids dont il avait besoin pour libérer le Sinaï, avant d’être traîtreusement assassiné.
Je suis certain que les Egyptiens condamnent les déclarations irresponsables faites lors du programme de télévision « 90 Minutes » par Assem Abdel Majid, un des leaders de la Gamaa Islamiya (Groupe islamique) qui se disait fier d’appartenir à un groupe qui avait assassiné Sadate, le commandant, le leader et le libérateur du Sinaï, sous prétexte de protéger les Egyptiens.
Ceux qui falsifient l’histoire égyptienne et attaquent les valeurs qu’elle symbolise ne sont pas dignes de notre attention. Je préfère donner mon propre témoignage à la jeunesse du pays, ayant vécu moi-même un moment important de l’histoire contemporaine de l’Egypte.
Ayant travaille auprès du Président Sadate en tant que conseiller pour l’information pendant la guerre d’octobre 1973 et les négociations de paix qui en ont suivi, j’ai constaté l’esprit politique extraordinaire du Président Sadate et de son groupe de haut niveau de diplomates et experts, alors qu’ils participaient au difficile processus des négociations qui a conduit aux accords de Camp David.
On a dit que les négociations de Camp David étaient un jeu joué par l’Amérique en vue d’isoler l’Egypte de la nation arabe, alors que la toute première priorité du Président Sadate visait à redonner à l’Egypte la dernière parcelle de terre occupée. J’ai une histoire à raconter qui prouve que les négociations n’étaient pas un jeu.
Avant de quitter l’Egypte pour une autre série de négociations à Camp David, le Président Sadate m’a demandé de l’accompagner alors qu’il se rendait par avion à Paris où il devait s’arrêter en route pour les Etats-Unis. Dans l’avion, j’ai été surpris de l’entendre me dire: « les négociations peuvent ou non réussir, et en cas d’échec, je veux que Paris soit la plateforme d’où nous lancerons notre campagne contre Israël, la rendant responsable de cet échec. Il m’a remis une enveloppe officielle sur laquelle était écrit en caractères gras rouges : « Ne pas ouvrir avant de recevoir le feu vert de Camp David ».
En ce qui concerne l’engagement de Sadate de rendre la moindre parcelle de terre du Sinaï à l’Egypte, j’ai plus tard appris que pendant les négociations en coulisses avec le Président Carter, à Camp David, Menahem Begin, premier ministre d’Israël, s’est obstiné à refuser l’idée d’évacuer la colonie israélienne de Yamit au Nord du Sinaï, prés d’El Arish. En réaction à l’intransigeance de Begin, Sadate a ordonné aux membres de sa délégation de faire leurs bagages et d’être prêts à partir. Le président américain, vivement préoccupé, a convaincu Ezer Weizman et Moshe Dayan, de faire pression sur Begin qui finalement accepta d’évacuer Yamit.
Vous pouvez aisément trouver sur internet les photos de l’évacuation de Yamit le 21 Avril 1982, conformément aux accords de Camp David. Il y a des photos d’extrémistes et de rabbins conduits par Meir Kahane menaçant de se jeter du haut des murs de la colonie. Au final, Yamit a été dégagé et rendu à ses propriétaires légitimes.
Que Dieu bénisse Sadate. Dans mon livre, il était le héros de la guerre et de la paix. Quant à l’armée qui protège notre dignité et notre sécurité, tout en refusant de politiser son rôle, je pense que le temps viendra où nous serons obligés d’intervenir pour protéger la sécurité nationale de l’Egypte et la vie des citoyens en général.
Traduit d’Al Ahram
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